En vase clos | 2014-18.brussels

Des religieuses se font enregistrer pour le passeport. Nous sommes en 1915, année où la possession d’un certificat d’identité est rendue obligatoire pour tous les habitants âgés de plus de 15 ans. C’est une première en Belgique. Le but est alors d’éviter que les hommes ne quittent le pays pour s’enrôler dans l’armée, mais cette forme de contrôle administratif survivra à l’ocupation allemande : c’est l’ancêtre de notre carte d’identité. La liberté de mouvement est, elle aussi, bouleversée par la guerre.

Bruxelles vit en vase clos en 1914-1918. Aux mesures de contrôle qu’introduit l’occupant (passeport, laissez-passer, couvre-feu, etc.), s’ajoutent les réquisitions d’automobiles, de chevaux et de bicyclettes. La vie des habitants se réduit bientôt à l’échelle de leur commune. La mobilité qui caractérisait la Belgique d’avant-guerre n’est plus qu’un lointain souvenir. « Sous le rapport des voyages, il aura suffit de quelques jours pour nous faire rétrograder d’un siècle », déplorent les journalistes Louis Gilles, Alphonse Ooms et Paul Delandsheere le 31 août 1914.