15 novembre 1918, aux confins de l’agglomération bruxelloise. Les troupes allemandes ont parqué leurs carrioles et chevaux sur le bord de la route. Elles cèdent le passage aux prisonniers belges revenant d’Allemagne. Eux font la route à pied, mais leurs visages sont souriants : ils rentrent à la maison.
À partir de la fin de l’année 1916, 120.000 Belges avaient été soumis au travail forcé en Allemagne. Plus de 2.500 d’entre eux trouvent la mort en déportation. Les autres reviennent dans un triste état. En captivité, ils ont souffert des conditions de travail particulièrement rudes, mais également de la faim et du froid. Au sortir de la guerre, la reconnaissance publique de leur expérience n’a rien d’évident : comment faire valoir cette souffrance en regard de l’héroïsme des combattants et des fusillés ?